RAPPORT DU 1ER CONGRÈS INTERNATIONAL DE CHIRURGIE PÉDIATRIQUE DE RDC

RAPPORT DU 1ER CONGRÈS INTERNATIONAL DE CHIRURGIE PÉDIATRIQUE DE RDC ORGANISÉ DU 06 AU 10 NOVEMBRE 2017 À KIN PLAZA ARJAAN BY ROTANA À KINSHASA

Introduction

La République Démocratique du Congo (RDC) est encore l’un des pays à forte  mortalité néonatale avec une part importante des malformations congénitales.

Pour des raisons multifactorielles, la prise en charge de ces malformations en périodes néonatales est très insuffisante en RDC.

C’est ainsi que le premier congrès international de chirurgie pédiatrique a été initié par l’association franco-congolaise de chirurgie pédiatrique (AFCCP),  le Centre Mère-Enfant Monkole et Cefa-Monkole en partenariat avec la Clinique Ngaliema, la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa et l’Association Chirurgie Pédiatrique en Afrique (Chirpa asbl).

Ce congrès avait pour thème :

«LES URGENCES CHIRURGICALES VISCÉRALES NÉONATALES; hors diagnostic anténatal, exstrophies vésicales et MAR.; DIAGNOSTIC, CHIRURGIE CONVENTIONNELLE, CŒLIOCHIRURGIE»

Ce congrès était inscrit dans le processus de réduction de la mortalité néonatale et infantile  à travers la mise sur pied ultérieur d’une école de chirurgie  pédiatrique, gage d’une formation adéquate du personnel soignant.

Cadre du congrès

Le congrès s’est déroulé à Kin Plaza Arjaan by Rotana, un hôtel cinq étoiles récemment construit et situé en plein centre ville de Kinshasa. Tous les invités y ont été logés et toutes les sessions théoriques s’y sont déroulées dans trois salles différentes.

Les formateurs invités

Tous formateurs invités ont fait le déplacement de Kinshasa. Ils ont été au nombre de 19  venus de 4 continents : Afrique, Amérique, Asie et Europe avec 10 nationalités différentes.

Le président du Congrès était le Pr Arnaud Bonnard de l’hôpital Robert-Debré, Paris France  avec dans sa suite une équipe française  composée de : Dr F. Lassuage, Dr Y. Capito, Dr A. Fotso,  Dr A Mboyo, Mr C. Jacquinot et Mme R Banuni

Le Pr K Kalangu est venu du Zimbabwe, Le Pr Andze est venu du Cameroun, le Dr I. Ondima du Congo-Brazzaville,  le Pr S Bankole, le Pr G Dieth et le Pr C Gbazi sont venus de Côte-D’ivoire.

Le Pr Steyaert  et le Pr J Rubay sont venus de la Belgique.

Le Pr D Patkwoski est venu de Pologne.

Le Pr D Saint vil est venu du Canada. Le Pr D Gupta et le Dr G Prabudh sont venus de l’Inde.

Les participants

Ils sont venus de différentes formations médicales  de  Kinshasa et des provinces. Au total, 194 participants impliqués dans la prise en charge des enfants dans diverses disciplines : chirurgiens, radiologues, anesthésistes, infirmiers, médecins généralistes et psychologues. Les étudiants finalistes en médecine ont également pris part à ses assises.

Objectifs du congrès

  • Objectif  général : Contribuer à améliorer la prise en charge des nouveau-nés souffrant des malformations congénitales viscérales chirurgicales diverses.
  • Objectifs spécifiques :
  • Actualiser les connaissances des participants par rapport au standard en vigueur.
  • Adapter les pratiques médicales de façon efficiente à l’environnement présent.
  • Transférer les compétences au personnel soignant.
  • Initier les contacts d’une future école de chirurgie pédiatrique.

Déroulement du congrès

Ce congrès avait deux volets : d’une part, la formation théorique se  rapportant à la prise en charge des nouveau-nés  au cours  des sessions d’enseignement pour chirurgiens, anesthésistes, radiologues et infirmiers. D’autre part, des ateliers pratiques avec des interventions chirurgicales portant sur des enfants présentant des malformations congénitales diverses.

L’enseignement théorique s’était déroulé en 4 sessions : une session de chirurgie pédiatrique étalée sur tous les trois jours avec en parallèle trois sessions d’une journée chacune pour infirmiers, anesthésistes et radiologues.

La session infirmière a eu lieu le 07 Novembre avec pour thème : « Prise  en charge globale de l’enfant et de sa famille en chirurgie néonatale ».

Les sessions d’anesthésie et d’imagerie étaient organisées le 08Novembre et les thèmes étaient respectivement : « Anesthésie des urgences viscérales néonatales » et « Imagerie des urgences viscérales néonatales ».

Dans l’ensemble 62 communications orales pour la plupart des cours magistraux étaient faites par des experts. Cinq communications affichées locales ont été retenues dont une seule présentée.

Il s’est dégagé des échanges fructueux au cours des discussions entr’autres que la prise en charge des nouveau-nés présentant certaines malformations restent encore grevée en RDC d’une mortalité maximale notamment en ce qui concerne les atrésies œsophagiennes et les laparoschisis contrairement à d’autres milieux. Et à ce sujet,  des pistes de solutions ont été proposées avec l’assentiment de tous.  

Au terme de ces trois jours soit du 06 au 08 Novembre, la session théorique s’est clôturée pour laisser place à la session pratique le lendemain au CHME-Monkole et au Cefa-Monkole.

Cadre de l’atelier

Il s’est déroulé au Centre Mère-enfant Monkole  pour la réalisation des interventions et  au  Cefa-Monkole pour la télétransmission des celles-ci en salle à l’intention des apprenants qui ne pouvaient être dans la salle d’opération pour des raisons d’asepsie.

Les formateurs

Certains  chirurgiens pédiatres de renom qui ont animé les sessions théoriques ont aussi assuré cette formation pratique.

Il s’agissait de : Pr Gupta (AIMS, New Delhi, Inde), Pr Steyaert (Hôpital Reine Fabiola, Belgique), Pr Dickens (Hôpital Sainte Justine, Montréal, Canada), Pr D Patkowski (Wroclaw University of Medecine, Pologne) Pr G. Dieth (CHU Yopougon, Côte-D’ivoire), Pr S Bankole (Côte- D’ivoire),  Pr Andze (Cameroun), Dr G.Prabudh (AIMS, New Delhi, Inde), Dr A Mboyo (France), Infirmier C Jacquinot (CHRU Besançon, France), Infirmière R Banuni (France) .

Les apprenants

Ils sont venus de différentes formations médicales  de  Kinshasa et des provinces. Une vingtaine de  participants au total sont venus de : Cliniques universitaires de Kinshasa, des Cliniques Universitaires de Lubumbashi, de l’Université officielle de Bukavu, hôpital pédiatrique de kalembelembe, Centre d’anémie SS, Centre Mère-Enfant Monkole, Hôpital Général de référence de Kinshasa…

Objectifs de l’atélier

  • Opérer les patients démunis souffrant de  pathologies complexes et ce avec le concours des experts internationaux.
  • Transférer leur savoir-faire aux équipes locales
  • Poser les jalons des échanges dans l’amélioration des soins des patients

Déroulement de l’atelier

Cet atelier s’est déroulé en 3 phases :

  1. La consultation des patients sélectionnés au préalable et discussion des modalités thérapeutiques de chaque patient sur base de la clinique et des examens paracliniques faits ou à faire en urgence.
  2. Réalisation et télétransmission au Cefa-Monkole des interventions chirurgicales des patients retenue après échanges scientifiques.
  3. Suivi des opérés en salle et par la suite à distance par internet.

Les interventions chirurgicales se sont déroulées du 09 au 11 Novembre 2017 ; d’autres ont été réalisées plus tard chez certains patients après avoir soigné les affections passagères contre-indiquant en son temps l’acte anesthésique.

Les interventions chirurgicales pratiquées

Dans l’ensemble, les interventions chirurgicales pratiquées étaient complexes de part la nature des pathologies et aussi du fait du retard dans la prise en charge ou d’une prise en charge antérieure inadaptée ; les patients étant de conditions modestes et sans ressources nécessaires pour des soins adéquats en milieu adapté et au moment opportun.

Ces interventions concernaient l’appareil digestif, l’appareil urinaire, l’appareil génital et la paroi abdominale. Il s’agissait : du mégacôlon congénital, des malformations anorectales, des hypospades multiopérés, des valves de l’urètre postérieur, des désordres de développement sexuel, des testicules non descendus et de volumineuses  hernies diverses. Ces interventions ont été réalisées selon les indications soit par voie laparoscopique, soit endoscopique ou en chirurgie ouverte.

Résultats

Au total, 19 patients ont été consultés. Seize patients ont été opérés.

Trois patients ont subi un premier temps opératoire vu la complexité de leur affection et ils  nécessiteront un second temps opératoire.

Deux patients nécessiteront également un second temps opératoire au regard de leur évolution.

Les 3 patients qui n’ont pas été opérés nécessitent des prélèvements des échantillons pour des analyses  à l’étranger car pour l’instant  ces dernières ne pas encore réalisables en RDC.

Les autres patients ont très bien évolué et seront suivis à plus ou moins long terme. Au regard du déroulement et des résultats,  les objectifs de l’atelier ont été atteints.

Conclusion

IL est souhaitable de pérenniser ce genre d’échanges pour l’essor de la chirurgie pédiatrique en RDC et pour le plus grand bien des patients.

A propos de l'auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez aussi aimer