Contexte

Contexte global

Ces dernières années, l’impact des maladies chirurgicales sur la population mondiale est de plus en plus reconnu. Ainsi, comme l’indique cette étude internationale réalisée en 2015 et publiée dans la prestigieuse revue Lancet, (Alkire et coll., 2015, Lancet), sur 100 millions d’habitants en région Afrique centrale, seul 1% de la population a accès à une prise en charge chirurgicale adaptée. En outre, l’Organisation mondiale de la santé estime que les pathologies médico-chirurgicales non transmissibles représentent 23% du taux de mortalité global (OMS, 2014). L’accès à la chirurgie reste donc un problème de santé publique majeur dans la sous-région, et notamment en RDC. Certaines catégories de la population, dont les enfants font partie, ont encore un accès peu facilité à cette prise en charge spécialisée.

Contexte spécifique

La population congolaise est constituée à 50% d’enfants (<15 ans). Le taux de mortalité infanto juvénile est quant à lui estimé à 104/1000 (rapport EDS, 2014). Il est très difficile d’obtenir la statistique exacte des causes de décès mais nous pouvons néanmoins avancer quelques chiffres en rapport avec la connaissance globale en pédiatrie, issue des registres mondiaux. Le taux de malformation congénitale est estimé entre 2 et 5%, les cancers pédiatriques quant à eux entre 0.5 à 1% de la population pédiatrique.

Les 10 nouveau-nés sur 1000 naissances sont atteints de malformations nécessitant une prise en charge chirurgicale.

Ces quelques chiffres permettent de comprendre la nécessité de développer une chirurgie spécialisée pédiatrique afin de permettre d’éviter des décès sur des pathologies curables, des séquelles par absence de prise en charge spécialisée et donc d’améliorer l’espérance de vie en bonne santé et par là même la croissance globale du pays.

Pour contribuer à l’amélioration de la prise en charge des pathologies médico-chirurgicales en général et des tous petits en particulier, l’Association Franco-Congolaise de Chirurgie Pédiatrique (AFCCP) souhaite apporter son expertise, par le biais de ses membres, à la mise en place de programmes des interventions en chirurgie pédiatrique dans le pays en collaboration avec les différentes institutions hospitalières du pays.

La réalisation de cette ambition passe par :

  • Le recensement des tous les enfants présentant les différentes pathologies chirurgicales ;
  • Informer les parents et adresser les enfants au chirurgien dans les délais permettant une prise en charge optimale.
  • La formation des personnels paramédicaux œuvrant dans les services prenant en charge des enfants. Ce point est d’une grande importance pour permettre d’optimiser les prises en charge pré et post opératoires dans les services d’accueil par la compréhension des enjeux de la prise en charge chirurgicale.
  • La nutrition parentérale, cette question est très capitale dans la mesure où les enfants, après l’intervention, devront être nourris pour résister à la dénutrition et aux infections.

Cette nutrition parentérale du nouveau-né est inexistante en RDC et entrave la réussite des interventions menées sur ces êtres fragiles.